Présentation de la compétition

Présentation des demi-finales ( 6-7 Mai ) :

Les nombres entre parenthèses représentent les positions des équipes dans le classement inforugby des clubs en date du 2 Mai 2000.

Toulouse (1) - Munster (2), à Bordeaux : ce match est sans aucun doute le grand choc tant attendu au niveau européen. Respectivement premiers et seconds du classement Inforugby, Toulousains et Irlandais du Munster sont et de loin les deux équipes les plus performantes en Europe cette année. Les Irlandais ont remporté leur championnat des Provinces sans une seule défaite (six victoires en six matches, dont deux en Ulster et au Leinster, ce qui n'est jamais facile), et ont pour l'instant remporté six de leur sept rencontres européennes. Les Irlandais ont perdu leur match à Pontypridd, 38-36, lors d'une rencontre sans enjeu puisque l'équipe à Wood était déjà certaine de disputer son quart de finale à domicile. Quoi qu'il en soit, une formation qui réussit à battre à deux reprises Colomiers, les Saracens, l'Ulster et le Leinster, à domicile et à l'extérieur, et à dominer largement le Stade Français, est incontestablement une machine redoutable qu'il convient de ne pas prendre à la légère. 13 matches officiels, 12 victoires et 1 défaite, tel est donc l'impressionnant bilan de cette formation qui n'aura de plus pas rencontré d'équipes de deuxième division sur sa route cette saison.

Toulouse, de son côté, n'est plus réellement à présenter. Premier de sa poule du championnat et premier toutes poules confondues, premier de sa poule de coupe d'Europe et premier toutes poules confondues, premier du classement Inforugby d'élite 1 et des clubs européens, sur l'année en cours et depuis 1998, club du mois d'Avril Inforugby... que réellement dire de plus. Toulouse était attendu à ce niveau, et est présent sans avoir réellement eu à trembler. En coupe d'Europe, le parcours des Toulousains ressemble à celui du Munster : après une victoire à Bath en ouverture de la coupe d'Europe, les Toulousains ont tranquillement déroulé, et ne se sont inclinés que lors de la dernière rencontre, alors que la place de quart de finaliste à domicile était déjà acquise. Pendant ce temps, en championnat, Toulouse a rapidement rattrapé son début de saison cahotique (défaites à Dax et à Perpignan en période de coupe du monde) pour ne s'incliner depuis qu'à Brive, sur la plus petite des marges. Le quart de finale européen a été maîtrisé de main de maître par les Toulousains qui n'auront jamais été réellement inquiétés.

Que peut-il donc dans un tel contexte arriver aux Toulousains ? Un excès de confiance ? Franchement, au regard de l'opposition et de l'importance que revêt cette rencontre, non. Tomber sur un adversaire supérieur ? Le Munster présente des atouts indéniables, et si ce n'est en touche, ne lutte quand même pas dans la même catégorie avec Toulouse. L'ambiance ? Les Toulousains joueront à domicile. Alors ??? Et bien plusieurs facteurs pourraient venir gripper la machine Stadiste. On pense en premier lieu à l'arbitre, qui jouera comme souvent à ce niveau un rôle important. Ensuite, le temps, qui en étant pluvieux réduirait les ambitions et nivellerait les valeurs. La pression aussi sera présente, car les Toulousains partiront largement favoris et il suffit de se remémorer le dernier Brive-Bath à Bordeaux pour juger de l'importance de ce facteur. Toulouse, sur sa vraie valeur, devrait logiquement passer. Mais l'adversaire du jour est quand même une inconnue, et devrait pouvoir par son dynamisme et son aptitude à concrétiser ses périodes de domination contrarier à plus d'un titre les desseins des Toulousains.

Présentation de la compétition :

Cette cinquième édition de la coupe d'Europe marque le retour des Anglais et des clubs Gallois de Swansea et de Cardiff. Ce retour "à la normale" ne peut que satisfaire les défenseurs de cette compétition qui revêtira avec la véritable élite européenne d'une toute autre considération de la part des médias et des spécialistes. On pourra néanmoins regretter la facilité avec laquelle nos voisins Anglais auront réussi à se doter d'un quota de clubs (six en l'occurrence) équivalent à celui délivré aux représentants français. Ces derniers, qui ont tant bien que mal réussi à faire vivre cette compétition, ont avec 2 trophées et 2 finales marqué de leur empreinte cette compétition. Il eut donc été plus convenable de récompenser cette fidélité et cette performance par une représentation tricolore plus importante. Mais toute polémique est désormais inutile, et souhaitons que les Anglais ne se retirent pas une nouvelle fois et préserveront ainsi cette compétition qui ne peut que nous ravir.

Pour rappel, les Français ont à ce jour 2 victoires (Toulouse et Brive), les Anglais 1 victoire (Bath) et les Irlandais 1 trophée (l'Ulster). Au titre de finalistes, les tricolores sont encore en tête avec 2 représentants (Brive et Colomiers), devant l'Angleterre (Leicester) et le Pays de Galles (Cardiff). L'Ecosse et l'Italie n'ont pu jusqu'à présent brouiller les cartes. Vu sous un autre angle, et en oubliant la première et la dernière compétition boycottées par de nombreux clubs, on note alors un partage équitable entre Anglais et Français, chacun battant son rival une fois en finale (Brive contre Leicester et Bath contre Brive). Cette troisième version au complet verra-t-elle encore la logique respectée, et un choc anglo-français en finale ?

Rien n'est moins sûr, car si l'on se remémore les précédentes éditions, on s'apercevra que la logique n'a été que rarement respectée. En effet, excepté la "mini" première édition qui a vu le sacre tant attendu de Toulouse en l'absence des clubs anglais, les éditions suivantes n'ont pas réellement confirmé les attentes des pronostiqueurs. La deuxième année, alors que Leicester se voyait le privilège d'accueillir Brive en Grande Bretagne après avoir largement dominé Toulouse en demi, les Corréziens ont contre toute attente déjoué les pronostics pour s'imposer très brillamment face à des Tigres surclassés. L'année suivante, les Brivistes réeditent leur performance et atteignent la finale, à Bordeaux, c'est à dire à domicile, face aux anglais de Bath. Ces derniers, qui ne devaient pas faire un pli, ont finalement résisté et se sont même imposés face à des Brivistes méconnaissables. Enfin, l'année passée, le jeu consistait à déterminer le malheureux club français, parmi les 5 compétiteurs engagés, qui n'atteindrait pas les demi-finales. A l'arrivée, l'Ulster, qui a certes bénéficié d'un tirage au sort des plus favorables, aura successivement battu Toulouse, le Stade Français puis en dernier ressort Colomiers.

On voit donc que la logique a souvent été perdante dans cette coupe d'Europe. Et pourtant, force est d'admettre qu'une fois de plus, en la présence massive des Anglais et des Français, on ne voit pas trop comment le cru 1999-2000 pourrait échapper à un des douze représentants anglo-français. L'effet surprise ne jouant pas dans les matches de poule, la présence de Gallois, Irlandais, Ecossais ou Italiens en quarts de finale constituerait sans aucun doute une surprise. Les six poules, particulièrement bien équilibrées, présentent en effet la caractéristique de proposer équitablement à la fois un club anglais et un club français. Il sera donc très difficile aux autres nations de décrocher un première place, ou même une hypothétique deuxième place éventuellement synonyme de qualification pour les quarts de finale.

Les poules 2 et 5, avec les deux meilleurs clubs Gallois, seront les plus difficiles car la lutte à trois entre les représentants Français, Gallois et Anglais promet d'être chaude. Ce ne sera donc pas facile pour Toulouse et Montferrand, pas plus d'ailleurs que pour Swansea, Bath, les Harlequins ou Cardiff. Les deux clubs Italiens, particulièrement décevants l'année passée, peuvent tout juste espérer une victoire, et encore. Toulouse jouera sur son expérience, alors que Montferrand aura réellement beaucoup de difficultés à confirmer son excellente saison écoulée.

Les poules 1 et 4 devraient donner lieu à un duel franco-anglais, les autres clubs ayant un rôle d'arbitre bien plus important que les Italiens en poules 2 et 5. En poule 1, Leicester et le Stade Français partent largement favoris, le Leinster et Glasgow paraissant un ton en dessous. En poule 4, Colomiers retrouvera deux adversaires de la saison écoulée avec Pontypridd et le Munster. Ces derniers n'avaient pas tenu le choc en quarts de finale mais sont très durs à déloger chez eux. Pontypridd a beaucoup perdu à l'intersaison, notamment avec le départ de Jenkins, et ne devrait plus pouvoir jouer les trouble-fêtes. C'est donc des Saracens que viendra le danger pour les Columérins. Des poules 1 et 4 pourraient sortir les meilleurs deuxièmes.

Enfin, les poules 3 et 6 sont moins classiques. La poule 3 de Bourgoin semble la plus homogène, sans favori ni outsider. Llanelli a l'expérience de cette coupe, les Wasps ont déjà "explosé" Toulouse à ce niveau de la compétition et l'Ulster est le tenant du titre. Difficile de trouver le ou les heureux élus dans cette poule. La poule 6 semble sur le papier déjà jouée tant Northampton paraît au dessus du lot. Mais Grenoble apprécie particulièrement ce rôle et aura une belle carte à jouer. Edimbourg a de son côté la saison passée fini assez fort, et cette demi-équipe d'Ecosse pourrait avoir son mot à dire. Neath ne fera de son côté que de la figuration.