Bilan de la saison
en cours - l'année prochaine
Analyse de la finale :
Ils
l'ont fait ! Sans entraineurs depuis plusieurs semaines, et voués
à eux-mêmes depuis quelques matches désormais,
les Parisiens auront réussi au delà de leurs espérances
les plus folles à décrocher un deuxième titre
de champion de France en trois saisons. Colomiers, figure de petit
poucet à ce stade de la compétition, aura de son côté
résisté valeureusement et fait honneur à son
rang.
Disons
le tout net, et même si Colomiers a dans l'ensemble eu la
maîtrise du ballon lors de cette finale, les Parisiens ont
largement mérité leur trophée. Supérieurs
physiquement aux banlieusards toulousains pendant près d'une
heure, inscrivant trois essais pour n'en concéder qu'un seul,
les Stadistes auront surtout souffert en fin de rencontre, pénalisés
à outrance par un arbitre Catalan visiblement peu enclin
à laisser les Parisiens s'en tirer aussi facilement.
Malgré
cela et une avalanche de pénalités (14 à 3
pour les Sudistes en seconde période, dont près de
la moitié inexistantes !), les Parisiens, pourtant à
14 à la fin du match, ne cèderont pas et réussiront
lors d'une dernière mêlée enfoncée à
repousser le dernier assaut des adversaires. Car c'est bien là,
au niveau de la mêlée fermée, que les "locaux"
gagnèrent leur rencontre. A plusieurs reprises, sur des mêlées
dans les 22 parisiens, les Columérins seront pénalisés
et n'arriveront pas à concrétiser leur domination.
L'autre
tournant du match fut sans conteste le manque de réussite
du buteur Skréla, héros de la demi-finale, qui en
fin de rencontre ne réussira pas à rapprocher les
siens des joueurs de la capitale. Le moral dans les chaussettes,
les Columérins ne réussiront à entretenir l'espoir
que par un essai de Culinat à deux minutes de la fin du temps
réglementaire. Avant celà, et en tout début
de rencontre, les Columérins avaient déjà inscrit
un essai par N'Tamack suite à un lancer maladroit de Pédrosa.
Entre ces deux essais, ce sont Dominici (pour le seul essai construit
du match), Laussucq puis Comba qui renverseront complètement
la vapeur.
Côté
parisien, avec un manque criant de munitions, la défense
et la mêlée auront été les valeurs fortes
de la formation "locale". Marconnet et De Villiers auront
été les sauveurs de l'équipe ces derniers temps,
faisant ployer Catalans et Columérins lors des phases finales,
et jeu égal avec Toulouse, excusez du peu. Les "bannis"
de la coupe du monde, Comba et Auradou, se seront également
rappelés au bon souvenir des sélectionneurs, faisant
étalage de leur immense talent lors de cette finale. Enfin,
mention spéciale à Laussucq, auteur d'une finale exceptionnelle
: percées, essai de filou, touches millimétrées,
vivacité de libération : le 9 parisien a fait étalage
de toute sa classe lors de ce match.
Côté
vaincus, les trois quarts ne réussirent jamais à percer
le rideau stadiste malgré de très nombreuses munitions.
Sadourny essaya en vain de percer, mais ne fut jamais décisif.
C'est plutôt devant, avec N'Tamack particulièrement
adroit derrière sa mêlée bousculée, opportuniste
pour son essai (était-il d'ailleurs à 10 mètres
?), et Tabacco, royal dans les airs (8 prises en touche), qui furent
à la hauteur de l'évènement. Enfin, un petit
mot pour David Skréla, malheureux dans les tirs au but, et
qui a sans aucun doute une part de responsabilité assez grande
dans la défaite de Colomiers.
Au
niveau de l'ambiance, ce fut une petite déception. Il faut
dire que de nombreux éléments ont poussé ce
manque d'engouement du public. Tout d'abord, et en premier lieu,
la date bien entendu. Pour exemple, les Toulousains ne prévoyaient
au maximum que 6000 supporters en cas de qualification, contre le
double en période moins estivale. Ensuite, Colomiers et le
Stade Français sont loin d'avoir les plus gros publics de
France, et n'ont pu à eux deux que drainer environ 8000 supporters.
D'un autre côté, difficile d'invoquer la double retransmission
télévisée, puisque l'ajout d'une retransmission
par une chaîne privée n'a pas dû réellement
amputer l'assistance de cette rencontre. Bref, près de 50000
personnes quand même, c'est déjà pas mal au
regard des circonstances.
Bilan
de la saison 1999-2000 :
En bout
de compte, et après près de 11 mois de compétitions,
le classement national final est le suivant :
1
- Stade Français |
5
- Castres |
9
- Agen |
13
- Bègles |
2
- Colomiers |
6
- Montferrand |
10
- Dax |
14
- La Rochelle |
3
- Toulouse |
7
- Biarritz |
11
- Brive |
15
- Narbonne |
4
- Pau |
8
- Perpignan |
12
- Bourgoin |
16
- Mt de Marsan |
Le Stade
Français est de nouveau champion. Après toutes les
péripéties passées au cours de cette longue
saison, la formation parisienne a réussi à se ressaisir
et termine championne de France grâce notamment à la
durée trop importante de ce championnat. Un championnat nerveux
ou tablé sur l'ensemble des résultats d'une saison
n'aurait pas permis aux Parisiens de s'en tirer à si bon
compte. A l'arrivée, les quatre derniers matches de la saison,
remportés, auront suffi. Notons quand même que les
Parisiens, malgré un parcours cahotique, réussirent
à terminer seconds de leur poule de championnat. A côté,
en terminant demi-finalistes de coupe de France et quarts de finalistes
européens, les Parisiens auront réussi leur saison.
Deuxièmes,
les Columérins n'étaient pas attendus à pareille
fête malgré de probants résultats ces dernières
années. Avec une saison assez difficile, émaillée
d'une élimination dès le premier tour en coupe d'Europe
et en huitièmes de finale en coupe de France, les banlieusards
ont rapidement dû se recentrer sur le championnat. Et malgré
un parcours également cahotique, les Columérins ont
failli terminer seconds de leur poule. Mais les 7 points perdus
à domicile obligeront les coéquipiers de Sadourny
à passer par les barrages, et à disputer trois rencontres
avant d'atteindre la finale, avec la défaite au bout. La
saison fût une fois de plus plutôt positive, même
s'il manque encore un grand titre après la finale de coupe
d'Europe perdue l'année dernière.
En numéro
3 national, on retrouve Toulouse. C'est sans aucun doute une déception
pour ce club bati sur des structures et des moyens destinés
à gagner le championnat et la coupe d'Europe. C'est une année
sans pour Toulouse, qui sans aucun titre ni aucune finale, non qualifié
en coupe de France, doit se contenter de deux demi-finales en championnat
et en coupe d'Europe. Regrettable pour un club ayant terminé
numéro 1 à l'issue des matches de poule de championnat
et de coupe d'Europe. Pau, 4ème, a de son côté
réalisé une bonne saison avec un titre en bouclier
européen, un huitième de finale en coupe de France,
une première place de poule à la fin de la saison
régulière, et une demi-finale perdue aux prolongations.
Pau, après une période difficile, s'est visiblement
retrouvé.
Ensuite,
Castres, 5ème, aurait pu espérer mieux. Une fois de
plus, les Tarnais vont s'incliner en quarts de finale du championnat,
et se qualifier cette fois-ci miraculeusement pour la coupe d'Europe.
Les Tarnais, finalistes du bouclier et quarts de finalistes en coupe
de France, ont décidément bien du mal lors des matches
couperets des phases finales. Montferrand, 6ème, est une
des déceptions de la saison. Malgré un recrutement
de grande qualité, les Asémistes seront éliminés
trois fois cette saison en quarts de finale : en coupe d'Europe
devant Toulouse, En coupe de France face au Stade Français
et en championnat devant Pau. Dur pour cette équipe qui ne
disputera même pas la coupe d'Europe la saison prochaine.
Biarritz,
7ème, est une des grandes satisfactions de la saison. Vainqueur
de la coupe de France, quart de finaliste du bouclier et du championnat
(élimination face à Toulouse après prolongations),
les Basques auront au delà des résultats convaincus
au niveau du jeu avec un pack plus performant que par le passé.
Derrière, Perpignan, 8ème, est un peu un miraculé
à ce niveau, après une saison plus que laborieuse
: les usapistes terminent finalement quarts de finalistes du championnat,
de la coupe de France et du bouclier, ce qui n'est finalement pas
si mal.
Ensuite,
Agen 9ème, est une des grandes déceptions de cette
fin de saison, malgré de belles promesses affichées
ci et là. Une élimination bête en bouclier,
et seulement des barrages en championnat et huitièmes en
coupe de France sont bien peu. Dax, 10ème mais avec un effectif
moins riche, ne se sera finalement qualifié que pour les
barrages du championnat. Brive, de son côté, termine
une très difficile saison. Longtemps en lice pour la seconde
place de leur poule, les Brivistes devront passer par des barrages
qui leur seront fatals en championnat. En bouclier, Brive n'a pas
été à la hauteur, et aurait pu sauver sa saison
grâce à la coupe de France. Hélas, Biarritz
se révèlera trop fort, et les Brivistes rateront cet
exercice 99-2000. Bourgoin également, qui épuisé
par une difficile coupe d'Europe, n'avait pas l'effectif pour jouer
sur les deux tableaux. Les Berjalliens n'étaient cependant
pas loin des meilleurs, comme l'a prouvé leur petite défaite
en barrages face à Colomiers (deux points) et leur échec
sur le même écart en quart de finale de coupe de France.
De la
13ème à la 16ème place, on trouve deux bonnes
surprises et deux déceptions. Les bonnes surprises sont La
Rochelle (demi-finaliste de coupe de France et à deux doigts
de la qualification pour les barrages) et Mont de Marsan, promu,
qui termine la saison avec autant de victoires que de défaites
en championnat. Les deux déceptions sont Bègles et
Narbonne, qui visaient au moins les demi-finales du championnat
et n'auront même pas pu se qualifier pour les barrages. Ni
Bègles ni Narbonne ne se sont qualifiés pour les quarts
de finale du bouclier, et seul Narbonne a atteint les huitièmes
de finale de coupe de France. Bien peu en somme pour ces deux équipes
décevantes dans toutes les compétitions.
Plus
loin, Grenoble, demi-finaliste 99, a craqué en championnat.
Comme son voisin berjallien, Grenoble a souffert des rencontres
de haut niveau en coupe d'Europe. A noter le succès des Isérois
sur Northampton, champion d'Europe, et son nul face au Stade Français,
champion de France. Auch et Aurillac ont de leur côté
affiché de belles promesses, titillant tout le long de la
saison la qualification. Enfin, Toulon, malgré de graves
problèmes en coulisse, a une nouvelle fois tenu son rang,
envoyant par exemple les Agenais en barrages du championnat.
Cette
analyse peut être complétée avec le classement d'élite
1 qui affiche plus précisément la performance
de chacune des formations sur l'ensemble de la saison. A ce titre,
Toulouse aurait été classé champion de France
haut la main. Un autre classement intéressant est celui sur
l'ensemble des compétitions, des clubs,
où là encore Toulouse s'affiche comme le meilleur
représentant tricolore.
Championnat
2000-2001 :
La saison
prochaine : Toulon non maintenu en élite 1, voici les poules
du championnat pour la saison prochaine. En poule 1, le Stade Français
et Perpignan seront accompagnés par des anciens sociétaires
de la poule 2 et par le promu Béziers. La poule 2 aura par
contre la tête de la poule 1 de la saison en cours, avec Montferrand
et Biarritz comme nouveaux belligérants.
Poule
1 (2000-2001)
|
Poule
2 (2000-2001)
|
1
- Stade Français
4
- Pau
5 - Castres
8 - Perpignan
9 - Agen
12 - Bourgoin
13 - Bègles
16 - Mont de Marsan
17 -
20 - Périgueux
21
- Béziers
|
2
- Colomiers
3 - Toulouse
6 - Montferrand
7 - Biarritz
10 - Dax
11 - Brive
14 - La Rochelle
15 - Narbonne
18 - Auch
19 - Grenoble
22 - Aurillac
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La
poule 1 semble plus relevée avec le champion de France, bien
sûr, mais aussi de nombreuses formations ayant effectué
un recrutement important à l'intersaison. C'est le cas pour
Pau, Castres, Agen, Mont de Marsan et Béziers qui auront
sans aucun doute un rôle majeur à tenir. En poule 2,
on retrouve des valeurs sures telles que Toulouse, Colomiers, Montferrand
et Biarritz. Brive, Grenoble et Dax, un peu amputées à
l'intersaison, souffriront un peu. Narbonne essaiera de redresser
la barre.
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